Exposition vide à Beaubourg

Du 25 février au 23 mars 2009, c’est un peu la dèche à Beaubourg, plus de sous, plus de subventions alors plus rien à voir. Et pourtant, pas moins de six commissaires priseurs se sont associés pour présenter Vide, une rétrospective.
C’est-à-dire que les neuf dernières salles du 1 er étage du musée des collections permanentes sont entièrement vides.

Je ne vais pas revenir sur le concept car depuis que l’on s’extasie devant un urinoir, il convient de saluer n’importe quoi présenté comme de l’art moderne sous peine de passer pour un ignorant.

Pourtant j’ai trouvé l’expérience très intéressante, pas pour ce qu’il y avait à voir, ou à ne pas voir, ni même (tant pis, j’ose le dire) pour le côté conceptuel, mais pour la façon dont le public s’est réapproprié l’espace.

Le spectacle était dans les salles et non plus sur les murs. C’était fascinant de regarder et d’écouter les gens. D’abord la surprise, l’interrogation et ensuite le jeu.
Je ne suis pas resté très longtemps (j’ai peur du vide) mais j’ai pu croiser plusieurs types de comportements : ceux qui jouaient avec l’espace, ceux qui performaient, ceux qui faisaient une pause et se mettaient à parler fort et sans gène en laissant leurs enfants faire n’importe quoi, et quelque uns qui essayent de comprendre.

C’est intéressant de voir le comportement des gens dans un espace qui est habituellement plein. Cela met bien en valeur l’importance d’une œuvre par rapport au comportement du spectateur, du respect qui s’impose naturellement.

Si vous en avez l’occasion, allez-y en commençant par les salles vides, observez les gens et suivez-les dans d’autres salles, leurs comportements changent instinctivement.

Vide, une rétrospective à Beaubourg, jusqu’au 23 mars 2009.